Dix-huitième leçon : Le magnétisme chez les animaux Le chien et le chat

Tous les êtres de la création sont tributaires du magnétisme, et les courants fluidiques vont non seulement de l’homme à l’homme, mais de l’homme à l’animal et de l’animal à l’animal.

Pour qui examine le chien et le chat par exemple, il est certain que ce dernier est le maître absolu du premier, d’abord par les effluves que dégage naturellement son corps électricité attractive, et poils qui, comme l’aiguille d’une boussole, sont sensibles à la polarité ensuite par le magnétisme de son œil calme et fixe, qui restera posé des minutes sur un point sans que sa lumineuse prunelle en soit incommodée. Je possède un petit chien ratier, Dick, dont vous pouvez voir le portrait ci-contre, et j’ai également un vulgaire matou, excellent chasseur de souris, nommé familièrement Kiki. A ses moments perdus, et quand il a dormi suffisamment au soleil, Kiki éprouve le besoin de taquiner un peu Dick. Non par méchanceté (les deux bêtes ont été élevées ensemble et s’aiment fraternellement), mais pour juger de son pouvoir sur lui. Et sur le perron de ma villa, j’assiste très fréquemment au spectacle suivant. Kiki s’étire devant la porte qu’il interdit, et reste quelques secondes l’œil fixé sur l’œil du chien. Celui-ci commence d’abord à grogner, ensuite, il pousse un petit gémissement de bête qui souffre, et ce gémissement devient un hurlement prolongé.

Et j’ai beau appeler Dick, lui montrer du sucre dont il est très friand, il ne peut se dégager par la prunelle du chat. Au bout d’une minute, le félin cesse son jeu, pour suivre le vol d’un oiseau et d’une mouche, et le chien est délivré.

N’est-ce pas encore du magnétisme que la descente lente de l’oiseau de proie sur sa victime, qu’il fascine avant de la saisir ?

N’est-ce pas du magnétisme que l’attraction qui saisit le papillon à l’approche d’un foyer lumineux, et le conduit à la mort dans une apothéose de clarté ?

Je pourrais descendre plus bas encore ; montrer la mouche subissant l’influence de l’araignée, et volant vers la toile funeste sans tenir compte de l’instinct qui l’avertit du danger.

Si les animaux se magnétisent mutuellement, ils doivent subir d’une façon beaucoup plus intensive l’influence de l’homme, je parle ici naturellement des animaux domestiques.

De tous les animaux, le chien est le plus facilement magnétisable. Les rapports constants avec l’homme qu’il aime et qu’il craint, l’obéissance passive qu’il aime et qu’il craint, l’obéissance passive qu’il lui a vouée, en font forcément « un sujet ». Regardez le chien Dick : assis sur une chaise, à mon commandement, il ouvre les yeux et fixe les miens. Il ignore mes intentions, mais il sait que si je le regarde, il doit en faire autant. Assis devant lui, je ne fais pas un geste, je ne dis pas une parole, mais je continue à le regarder. Au bout d’une minute, au lieu de gémir comme il le fait devant le chat qui lui fait peur, parce qu’il sent en lui un ennemi, il cligne des paupières, et sans dormir absolument, il me fait comprendre que mon œil le fatigue. Je m’approche alors que l’animal, je passe les pouces sur les paupières fermées en pressant un peu les globes oculaires, et il se couche aussitôt et dort sans ouvrir les yeux.

Le chien sous l’emprise de l’hypnose

J’ai remarqué que le chien, endormi par ce procédé, avait toujours des rêves, et poussait de temps en temps de petits cris plaintifs ou joyeux selon l’état de son esprit. J’emploie ce mot avec intention, car il est temps de sortir de ce lieu « l’instinct des animaux ». L’animal pense, réfléchit, combine des actes, il y a là plus que de l’animal.

Le chat, lui, subit également l’influence du magnétisme, mais s’énerve, s’agace, et arrive difficilement au sommeil. C’est un animal indépendant, qui n’obéit pas à son maître, et qui ne le regarde pas assez longtemps sollicité par dix idées à la fois pour subir l’emprise de son regard.

Du reste, le chat se magnétise lui-même. Regardez-le, pendant les chaudes journées d’été, lorsqu’il fait sa méridienne au soleil. Assis sur un mur, ou perché sur un toit, il fixe un point lumineux pendant quelques instants, et ses yeux clignotent pour se fermer ensuite complètement. Il les ouvre de nouveau, s’étire, son poil électrique se dresse à la façon d’un porc-épic, il regarde de nouveau du côté où la lumière est la plus intense, et finit par tomber brusquement sur le côté, les yeux enfin clos pour le sommeil.

Le chat est un l’animal le plus curieux de la création, le plus mystérieux, devrais-je dire. Et cela est si vrai qu’il est l’ennemi de tous les autres animaux. Le cheval lui-même, qui vit fraternellement avec le chien, hennit de frayeur quand un chat franchit le seuil de l’écurie, ou fait un écart quand il le rencontre sur sa route. Les oiseaux frémissent à son approche, les volailles s’ébrouent quand il passe près du poulailler, et les chiens furieux veulent s’élancer sur lui.

Le chat possède un fluide énorme, mais il est de toute évidence que c’est un fluide antipathique.

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