Les vrais fuckfriends
fuckfriends absolument

En sortant d’une relation monogame qui avait duré plusieurs années, j’avais envie de niaiser un peu, de prendre les choses à la légère, d’arrêter de me poser trop de questions et de profiter de la vie un peu plus.

En même temps, sans le vouloir, j’avais en tête ces discours qui reviennent constamment sur nous, les jeunes; qu’on n’est plus capable d’avoir de relations sérieuses et profondes, qu’on donne dans la facilité et la superficialité.

Je me disais qu’il devait bien exister une sorte de compromis entre la débauche et l’amour platonique. Et puis…

J’ai rencontré quelqu’un par hasard, dans une soirée.

On se parlait depuis deux jours et un soir, en marchant sur la rue, je lui envoie spontanément un message.

Je reçois une réponse intéressée.

Une amie m’encourage un peu.

Je l’appelle et je m’invite chez lui.

Je passe chez moi avant. Quelle robe? Quels souliers? Qu’est-ce que je dis en arrivant? Je téléphone à la même amie, lui envoie des photos de ce que je porte. Elle me répond : « Anyways, le but ce n’est pas qu’il te trouve cute. » Elle n’a pas tort. Mais qu’est-ce que je veux au juste? Peu importe… ça me tente.

J’arrive chez lui. On est tous les deux un peu maladroits, on ne sait pas trop comment entamer cette « relation ». Finalement, on parle, on partage quelques verres, c’est agréable, sachant qu’on pense probablement à la même chose et que la conversation est un peu superflue. On continue à parler jusqu’à temps que, naturellement, nos corps se rapprochent.

 

 

J’ai passé une belle soirée, différente d’à mes habitudes et je souris en rentrant chez moi en taxi à 3h du matin, un lundi soir, avec un sentiment de satisfaction.

Depuis quelques mois, on se voit de temps en temps, sans attente, sans complication et sans se cacher la réalité. Un de nous deux a une personne qui l’attend ailleurs et l’autre, a envie de rencontrer la bonne personne. Et le plus beau dans tout ça? On s’aide mutuellement là-dedans.

Imaginez la scène :

On est dans un bar et on prend un verre.

On parle, on rit, on s’embrasse de temps en temps.

Le gars prend son téléphone et me montre une photo de sa date d’il y a 4 jours. Ben oui! Une autre date.

Il parle à celle-ci sur Messenger, lui dit qu’il voudrait bien aller faire un tour chez elle ce soir.

Cette conversation se déroule pendant que je suis presque assise sur lui, et je le conseille sur quoi écrire!

Finalement sa proposition ne fonctionne pas, on va magasiner ensemble comme prévu et je retourne à son appartement avec lui. Est-ce que je me sens comme un deuxième choix? Non! Sans attente, nous sommes deux personnes naturelles, qui n’ont pas trop de retenue et qui ne se jugent pas.

Je pense sincèrement que des moments simples et spontanés comme ceux-là font autant de bien au corps qu’à la tête. Cette déconnexion du rationnel permet de se rapprocher de ses désirs. Pour nous , du moins, ça été le cas.

Fuckfriends? Absolument!

Il y a le côté physique entre nous – c’était ça la base de l’histoire après tout! – mais le côté friends est vraiment présent. C’est autant l’un que l’autre. Il peut me texter à 23h parce qu’il a envie que j’aille le rejoindre en minijupe et talons hauts (et j’y vais!). Mais je peux aussi passer en finissant de travailler simplement pour lui apporter un dessert que j’ai préparé. Il est triste? Je l’écoute, et oui je finis dans son lit. Prix de consolation? Encore une fois non! On veut se voir, on se voit, on veut se parler, on s’appelle. On est tous les deux conscients qu’on ne finira pas « ensemble », dans une relation conventionnelle, et on est à l’aise avec ça. En fait, je crois que c’est ce qui fait toute la différence. On se présente sans filtre, sans retenue et on se sent apprécié ainsi. C’est excellent pour l’estime personnelle!

Finalement, la discussion du premier soir a eu sa raison d’être, parce qu’être allés dans sa chambre directement en arrivant, on ne serait sûrement pas autant amis maintenant.

Et puis, le jour où ça ne nous conviendra plus, on s’est promis d’aller en rire en mangeant au Pacini, comme le couple un peu blasé qu’on ne veut pas devenir. Et entre deux tranches de pain à l’ail grillé, on va se dire:

– Tsé la fois où, habillée de ma robe de chambre, t’as croisé mon coloc en sortant de la chambre, les joues rouges et toute dépeignée!»

– Oh oui! Sa face valait 100$!

* Mais ce sera jamais aussi drôle que l’après-midi où on n’a pas fermé les rideaux et que le voisin arrosait ses géraniums sur le balcon juste en face!

En partant du restaurant, on voudra chacun payer la facture de l’autre. Parce que c’est ce qu’on fait quand on est sur une bonne date. Parce que c’est aussi ce qu’on fait quand on sort un ami.

– Sophie

 

« Les vrais fuckfriends » est un article invité sur Riche et Zen.

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