Neuvième leçon : La catalepsie

La catalepsie est une des expériences les plus curieuses à exécuter sur un sujet endormi, c’est elle qui frappe le plus le spectateur, c’est elle qui lui prouve la véracité du sommeil artificiel. C’est aussi et ceci a la plus grande importance un moyen de contrôle du magnétiseur sur son sujet.

En effet, l’apprenti magnétiseur doit se méfier des « faux-sujets » qui, soit pour se rendre intéressants vis-vis de leurs amis, soit par esprit de lucre, soit par plaisanterie, simulent un faux sommeil qu’il est quelquefois difficile de constater, quand le faux sujet joue bien son rôle. C’est à la « catalepsie » qu’on découvre généralement la supercherie, car notre homme veut bien exécuter des actes qui ne les gênent pas, mais se refuse à recevoir sur le corps un poids de 2 ou 3 kilos. Le faux sujet se réveille généralement au moment des suggestions de la catalepsie, ou bien il reste dans le sommeil (?) tout en refusant d’obéir à son magnétiseur.

Nous conseillerons à notre élève, s’il opère en public, de ne pas insister, et, sans paraître s’apercevoir de la supercherie, de réveiller le sujet et d’essayer l’expérience sur un autre.

Nous dirons dans un prochain chapitre, le moyen d’éviter les « truqueurs », afin d’avoir toujours de véritables sujets. Aujourd’hui il s’agit d’apprendre à notre élève le moyen de placer le sujet endormi en catalepsie.

Quand le sujet est plongé dans le sommeil le plus profond, soit par les yeux, soit par suggestion, vous lui ordonnez de se lever et de faire plusieurs fois le tour de la pièce. Ceci pour montrer à vos spectateurs que les membres sont libres, et que le sujet endormi a gardé la souplesse des articulations.

Dans les séances « truquées » des villes d’eaux et des cafés, les sujets, pour impressionner le public, marchent avec raideur, à pas saccadés. C’est là une attitude cataleptique incompatible au véritable sujet n’ayant encore reçu aucune suggestion ; il marche comme vous et moi ; et la seule chose qui le différencie d’un « éveillé » c’est la physionomie, dont les yeux quand il les ouvre ont une expression indéfinissable, semblent avoir une vision de l’au-delà, et regarder des choses que nous ne voyons pas.

Quand votre sujet a fait plusieurs fois le tour de la salle ; vous l’arrêtez et vous approchez de lui.

Puis d’une voix douce, mais toujours nette, et, avec l’accent du commandement, vous lui dites ces mots, ou d’autres ayant la même signification :

– Il se produit en vous un phénomène extraordinaire. Vos muscles se raidissent, tous vos membres prennent une rigidité extrême. Vos bras, vos jambes, votre tête se raidissent, vous devenez un morceau de bois.

En même temps que vous parlez, vous passez légèrement vos mains sur toutes les parties du corps énoncées, toujours en descendant, et non pas vivement comme l’indiquent certains cours d’Amérique et autres lieux, mais au contraire tout doucement.

Et votre public voit toutes les phases de la catalepsie se dérouler devant lui ; les traits du sujet se tirent, une pâleur significative l’envahit, les bras, qui s’arrondissaient, tombent brusquement le long du corps comme des baguettes de bois rigides, les jambes se raidissent aussitôt et le sujet, n’ayant plus de point d’appui, va tomber si vous ne le soutenez pas.

C’est à ce moment que vous faites appel au concours de deux spectateurs, et que vous installez le sujet sur deux chaises, de la façon indiquée par la gravure ci-contre.

M. Merliny, un de mes plus jeunes élèves, avait en la dame que vous voyez en catalepsie, un sujet d’une sensibilité rare. Cette dame, de taille moyenne, pesait environ 53 kilos, et Merliny, quand elle était en état de catalepsie, posait très facilement sur elle un poids de 250 kilos.

Je recommande, pour ne pas fatiguer le sujet en catalepsie, de placer sous sa tête et sous ses pieds un coussin. De plus, si certaines personnes voulaient se rendre compte du phénomène, demandez leur de ne pas chercher à faire plier un bras ou une jambe, car elles le casseraient comme un morceau de bois. Il est facile de se rendre compte de la rigidité d’un membre, sans employer la force. Si l’individu en catalepsie est plus fort que celui qui se rend compte de son état, il n’y a rien à craindre ; s’il est plus faible, il peut briser le membre sans lui rendre sa souplesse, naturellement.

La catalepsie

Vous installez le sujet sur deux chaises

Si votre sujet est un homme, vous pouvez, après avoir placé un tapis sur lui, inviter quelques spectateurs à monter sur son corps.

Quand votre sujet est une femme, employez des haltères ou des poids dont vous augmentez progressivement le nombre.

L’état cataleptique fatigue le sujet. Aussi vous conseillerai-je de ne pas le faire durer trop longtemps. Et puis, il faut toujours craindre les accidents qui peuvent se produire, soit par un excès de charge, soit par l’imprudence d’un spectateur. Soyez, en débutant, d’une prudence extrême, et familiarisez-vous avec cette expérience avant de faire une grosse charge de poids.

La catalepsie doit toujours terminer une séance, car le sujet, en sortant de cet état, est las et sent une grande faiblesse dans les membres, quelquefois malgré vos suggestions.

Quand vous le redressez, avec l’aide de deux personnes, passez les mains sur les membres en remontant cette fois, et dites-lui :

-La raideur diminue, les membres s’assouplissent ; vous reprenez votre état normal. Vous n’allez plus sentir aucune fatigue, vous vous sentirez très bien, très bien.

Cette fois encore, devant les yeux des spectateurs, le visage reprend ses couleurs, les traits se détirent, les membres reprennent leur souplesse.

Avant de réveiller le sujet, vous lui faites faire une fois encore le tour de la pièce, puis vous lui ordonnez de s’asseoir, et vous le réveillez, comme je l’ai indiquã dans une précédente leçon.
 

 

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