Deuxième leçon : Hygiène morale et physique du magnétiseur

Nous avons vu, dans la leçon précédente, qu’il nous était possible d’acquérir la volonté par d’infimes moyens presque mécaniques. Lorsque nous avons dompté nos petits vices, nous pouvons avoir raison des grands. Il n’y a que le premier pas qui coûte.

Par la patience, par la ténacité nous nous guérissons de nos gros défauts et nous acquérons la puissance sur autrui. Cette puissance nous est donnée par des fluides puissants qui s’échappent d’un esprit dégagé des contingences terrestres, d’un corps sain et vigoureux qui est en repos.

Est-ce dire que le magnétiseur doit mener une existence morale ?

Non ! Et malgré les théories de certains maîtres qui déclarent que pour exercer une influence personnelle ou endormir un sujet, il faut être chaste et végétarien, je m’insurge contre de semblables exigences qui, si elles étaient acceptées, auraient pour effet de retarder l’évolution de la créature par le magnétisme.

Ce qu’il faut, c’est une grande santé morale et physique.

L’homme qui se livre à la débauche, aux excès de table ou de boisson, devient forcément un malade. La débauche et l’alcool conduisent forcément à la décrépitude et au crime. Le débauché ne domine pas, il est dominé, il obéit aux pires influences.

Tous ceux qui furent, dans l’histoire, des meneurs d’hommes, eurent une existence exempte d’excès, régulière, même dans l’irrégularité. Napoléon buvait peu, ne dormait que six heures par jour et se lavait à l’eau froide.

Ceux qui demandent à l’alcool une excitation factice peuvent avoir leur heure de célébrité ou de gloire, mais meurent tristement. Robespierre, Marat, buvaient à se griser. On connaît leur fin tragique.

Ce que nous demandons à l’apprenti magnétiseur, ce n’est pas une vie d’anachorète, mais une attitude morale digne de lui, et une hygiène raisonnée qui développera ses muscles et donnera à ses poumons un fonctionnement régulier.

ATTITUDE MORALE : Se plaindre aux spectacles où de grands problèmes sociaux sont agités.

  • S’efforcer à lire des ouvrages dépourvus de parti pris.
  • Etre bon, surtout avec les faibles.
  • Etre charitable, dans la mesure de ses moyens financiers.
  • Ecouter beaucoup ceux qui vous sont supérieurs intellectuellement et ne parler que lorsqu’il s’agit de réparer une erreur ou de consoler quelqu’un qui souffre.
  • Fuir les conversations libidineuses, non par une pudibonderie ridicule, mais parce qu’inutiles et malfaisantes à celui qui veut se créer une place dans la vie.
  • Le temps, c’est de l’argent, dit l’Anglais qui éloigne de lui les gêneurs et les bavards. L’existence est courte, et vous, chers lecteurs, qui désirez votre part de joie et de confort, et vous êtes juré de vous tailler dans la vie un costume de bonheur fait à votre taille vous devez éloigner de vous, à l’exemple des Anglais, ces malheureux philosophes, ces bavards incorrigibles pour lesquels le bonheur se restreint dans les habitudes ambiantes de leur mesquine existence.
  • Dans vos occupations, que vous soyez employé ou ouvrier, ayez toujours une tenue correcte, mais évitez les vêtements trop « chics » que ne porte quelquefois pas votre patron.
  • Soyez poli, sans être jamais obséquieux.
  • Soyez travailleur, non pas comme une machine, mais comme un être intelligent qui sait ce qu’il fait et prétend être le collaborateur de la maison qui l’emploie.
  • Ne craignez pas de faire montre d’initiative. Vos chefs pourront d’abord être froissés dans leur amour-propre, mais bientôt vous serez pour eux un être à part dans le troupeau de leur personnel : ils examineront votre attitude digne, ils
    s’intéresseront à vous ; leur mauvaise humeur se changera en sympathie ; ils seront prêts à recevoir votre influence personnelle pour le plus grand bien de vos intérêts.
  • Ne dénoncez jamais personne.
  • Refusez de vous associer à tout complot, à toute grève, non par manque de solidarité, mais parce que vous vous sentirez assez fort pour faire seul vos affaires.
  • N’écoutez jamais un mauvais propos contre un camarade ou un collègue. Faites comprendre à vos « mauvaises langues » qu’il faut se corriger de ses défauts avant de combattre ceux des autres.
  • Evitez la fierté avec les camarades ; soyez avec eux affable, gai, obligeant, mais laissez-leur entendre que vous voulez travailler à votre réussite, en négligeant jusqu’à nouvel ordre ces petits plaisirs qui retarderaient la marche ascendante de votre situation. Soyez persuadé que vous ferez des prosélytes. L’énergie a ceci de particulier que ses fluides se répandent d’eux-mêmes sur l’entourage.

Je viens d’esquisser, cher lecteur, les premiers conseils qui vous mettront dans l’atmosphère nécessaire au magnétisme que vous voulez pratiquer, mais il est évident que je laisse à votre intelligence le soin de discerner, sur la route de la vie, les quelques écueils non prévus, afin de régler votre attitude selon ces données générales.

ATTITUDE PHYSIQUE : Se lever avec le jour. Procéder à des ablutions partielles de la figure, du cou, de la poitrine et des mains toujours à l’eau froide.

Petit déjeuner composé de café (en évitant la débilitante et répugnante chicorée) ou de thé. Pain grillé si possible.

Faire une promenade d’une heure au moins, par tous les temps, pluie, neige, grêle ou verglas. Ne pas fumer le matin. Si vous devez être à votre bureau ou à votre magasin à huit heures du matin, sortez à sept heures, mais consacrez régulièrement une heure à la marche bienfaisante. L’hiver, habituez-vous à respirer sans ouvrir la bouche ; l’été, au contraire, laissez l’air pénétrer largement dans vos poumons.

A midi, si vous êtes obligé de prendre votre repas hors de chez vous, choisissez votre restaurant non loin de la maison qui vous occupe. Ne mangez pas ces affreux hachis ou ces sauces douteuses dans lesquels les gargotiers dissimulent les résidus de leurs viandes avariées ; mangez un rôti de viande blanche et, si votre appétit est grand, demandez des légumes et du fromage frais. Buvez de l’eau rougie, et si vous le pouvez, de la Vichy ou de la Saint-Galmier. A Paris, l’eau de source même est contaminée.

Puis, après avoir pris votre café sans alcool, et fumé votre cigarette s’il vous est impossible de vous en passer faites une nouvelle promenade d’une demi-heure.

Le soir, mangez peu, et supprimez absolument la viande de votre repas. Certainement ce sera d’abord un gros sacrifice. Mais, quelle victoire de mater la bête humaine ! Donc, pas de viande. Un potage léger, un légume ou des œufs et un morceau de fromage suffisent à votre dîner. Pas de café. Il importe que vous vous couchiez avec l’estomac léger pour que votre sommeil soit réparateur, pour que vos organes soient en repos comme votre esprit.

De huit heures à dix, si vous êtes musicien, faites de la musique ; si la lecture vous tente, lisez un roman d’aventures ou un récit gai ; si vous aimez les jeux compliqués, taquinez les dames, l’échiquier ou les échecs. Gardez-vous du bridge, du poker, du baccarat, de tous les jeux d’esprit qui donnent une agitation fébrile, qui a sa répercussion dans le corps et surexcite les nerfs.

Avant de vous coucher (à dix heures, pas plus tard, à moins de théâtre), ablutions totales à l’eau froide. Pendant quelques minutes, faites ruisseler l’eau sur le dos et la poitrine à l’aide d’une grosse éponge. Séchez-vous rapidement avec un peignoir et couchez-vous. Le sommeil viendra vite, un bon sommeil exempt de cauchemars, et le lendemain vous vous réveillerez dispos, fort, plein d’ardeur pour reprendre le combat de la vie.
 

 

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